« L’OPEP va devoir revoir sa réduction de la production de pétrole »
Le président de l’AIE voit la demande pour l’or noir augmenter en Chine. Cela devrait pousser l’OPEP, Organisation des pays exportateurs de pétrole, à revoir ses quotas de production, fortement baissés en octobre dernier.
La relance chinoise reste pour l’instant une inconnue au niveau économique. Son impact ne se fait pas encore vraiment sentir. Mais dans tous les cas, elle représente un énorme potentiel d’augmentation des prix du pétrole. Une pression pour l’Occident, où l’inflation n’est pas encore vaincue.
Dans l’actu : les prévisions du président de l’Agence internationale de l’énergie (AIE), Fatih Birol, sur le marché du pétrole et l’impact de la relance en Chine, après trois ans de confinements, en particulier.
Vers une hausse des quotas de production de l’OPEP ?
L’essentiel : les politiques de production de l’OPEP.
- « Si la demande augmente très fortement, si l’économie chinoise rebondit, alors il sera nécessaire, à mon avis, que les pays de l’OPEP+ examinent leurs politiques (de production) », explique Birol à Reuters, en marge d’une conférence en Inde ce dimanche.
- L’OPEP+ avait surpris le monde en octobre dernier avec une baisse de production de 2 millions de barils par jour. L’organisation représente 40% de la production mondiale.
- C’est que Birol s’attend à ce que la demande en Chine augmente fortement. La demande pour le kérosène notamment est en train d’exploser. La tendance devrait continuer tout au long de l’année. « Nous pensons qu’environ la moitié de la croissance de la demande mondiale de pétrole cette année viendra de la Chine », note le président de l’AIE.
- Il ajoute qu’il espère qu’une telle baisse de la production ne se répétera pas, et que l’OPEP retrouve un rôle « constructif » sur le marché.
Hausse du prix du baril ?
Zoom arrière : le prix du pétrole
- Cette baisse de production avait comme raison la baisse des prix du pétrole, à échelle mondiale. En réduisant sa production, l’OPEP voulait garder les prix élevés.
- Mais force est de constater que malgré cette baisse, les prix ont continué à chuter, et sont aujourd’hui toujours plus bas que ce qu’ils étaient en octobre, lors de la décision.
- Dans les pays occidentaux, il y a de plus en plus de signes positifs au niveau des perspectives économiques : une récession pourrait être évitée, ou du moins, elle ne serait que courte et légère. Ce sont ces craintes de récession qui contribuent à tirer les prix de l’or noir vers le bas.
- La relance chinoise reste pour l’heure une inconnue au niveau économique. Cela fait plus de deux mois que les mesures sanitaires draconiennes sont tombées, mais le prix du pétrole n’est pas véritablement parti en flèche, comme il fut craint auparavant, et contrairement à d’autres matières premières comme certains métaux.
- Bref, retour de la demande en Occident et en Chine, voilà le cocktail parfait pour pousser les prix vers le haut. On peut alors imaginer, si le prix augmente effectivement, que l’OPEP, satisfaite de cette hausse, veuille profiter des prix élevés et ne pas immédiatement augmenter les quotas de production, ou pas de beaucoup.
- Le WTI se négocie actuellement à 73,50 dollars le baril et le Brent à 80 dollars. Les deux sont en hausse de 0,2% sur la journée, en partie à cause des perspectives pour la demande chinoise données par Fatih Birol, voix influente dans le monde de l’énergie.